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Etude action « sécurité » sur l’agglomération de Melun Val de Seine

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SÉCURITÉ-TRANQUILLITÉ

Article paru dans la revue Ensemble n°56 – avril 2020

Les organismes Hlm font face à des difficultés grandissantes sur les sujets de sécurité et de tranquillité résidentielle.

La pression croissante des incivilités, des troubles à la tranquillité résidentielle et l’augmentation d’une délinquance endémique, liée notamment aux économies souterraines, sont des réalités qui vont durablement impacter les territoires les plus fragiles. Tous les métiers des bailleurs sociaux s’en trouvent plus ou moins impactés. Les locataires, les personnels, les prestataires sont de plus en plus confrontés à des altercations violentes.

Un premier volet de déclinaison du plan stratégique AORIF sécurité – tranquillité

Face à ces constats, l’AORIF a réalisé un plan stratégique relatif à la sécurité et à la tranquillité dans le parc social francilien. L’étude qui a été menée à l’échelle de l’agglomération de Melun-Val-de-Seine constitue un premier volet de déclinaison de ce plan stratégique.

Le choix du terrain a été guidé par les faits suivants :

  • un territoire marqué par d’importants trafics de drogue implantés sur le parc social,
  • des partenaires interpellant les organismes pour intervenir de façon plus volontariste,
  • la volonté d’établir une réponse collective en inter-bailleurs et d’être force de proposition face aux problématiques rencontrées sur le terrain et aux sollicitations des partenaires.

Un diagnostic du territoire et du partenariat en matière de sécurité et de tranquillité

L’étude a été réalisée par le Cabinet Cronos. Un des premiers points a été d’objectiver une situation problématique pour l’inter-bailleurs sur le territoire de l’agglomération depuis plusieurs années.

Un diagnostic poussé du territoire et du partenariat en matière de sécurité et de tranquillité a été réalisé (conduite d’entretiens bailleurs & partenaires, visites de terrains, classification des sites à enjeux, cartographie).

L’étude s’est focalisée sur les territoires de l’agglomération les plus touchés par les problématiques de sécurité et de trafic. Une grille de classification des sites a été partagée entre les bailleurs :

  • niveau 1 : sites tranquilles, incidents rares et mineurs,
  • niveau 2 : sites présentant des situations d’incivilités récurrentes (portes vandalisées, dépôts sauvages, attroupements dans les halls…),
  • niveau 3 : sites marqués par une activité délinquante réelle et une économie parallèle qui peuvent perturber le fonctionnement social du quartier (trafics de différentes natures),
  • niveau 4 : sites où le climat de tension est installé et où l’activité délinquante organisée génère des violences sur les personnes, des dégradations matérielles et concurrence les normes sociales.

Une cartographie des sites en niveau 3 et 4 (les plus difficiles) a été réalisée. Elle rassemble 28 adresses avec des points de deal, soit un patrimoine de 4300 logements qui représente 25% du parc social de l’agglomération. Ces données objectivées vont pouvoir être partagées avec l’ensemble des partenaires du territoire.

Un plan d’action inter-bailleurs

Suite à ce diagnostic, un plan d’action inter-bailleurs est élaboré (formulation de propositions par le bureau d’étude, priorisées et débattues au sein d’ateliers.) Il regroupe 5 grands axes d’intervention :

Axe 1 : garantir la protection des personnels face à une montée en puissance de la conflictualité.

Axe 2 : mieux s’outiller pour faire face aux enjeux de sécurité et tranquillité.

Axe 3 : mettre au cœur de l’action la lutte contre les trafics de stupéfiants.

Axe 4 : mettre au cœur des réflexions la prévention situationnelle et les actions en matière de développement social sur les sites en QPV.

Axe 5 : développer des partenariats institutionnels et opérationnels à l’échelle de l’agglomération.

Le plan d’action va être mis en place courant 2020. Il est également prévu de contractualiser une convention avec les partenaires Police et Justice.

Au niveau francilien, l’objectif est de tirer les enseignements de cette étude pour accompagner les organismes concernés par des situations problématiques en matière de sécurité et de tranquillité et développer une approche territorialisée de résolution des problèmes. Les premières « victimes » de ces situations étant les habitants et les personnels intervenants sur site. Ces réponses ne peuvent être que multiples, et concernent différents niveaux : l’observation et la production de données, les moyens techniques, humains et financiers, des questions d’organisation et de process, des démarches inter-bailleurs et partenariales opérationnelles.

 Florent Berger